mardi 28 septembre 2004

Printemps de septembre 2004

Aux Abattoirs

L'art contemporain oscille souvent entre l'inquiétant et l'insignifiant. J'ai un peu de mal à saisir l'intérêt des photos d'Anne Daems... mais il paraît que c'est normal. J'y note simplement que tous les personnages représentés "dans leur environnement signifiant" sont des femmes, souvent de dos. Je comprends mieux les intentions de Robert Heinecken et de ses shivas en relief fabriquées à partir d'éléments découpés dans la presse magazine, mais le propos m'en semble devenu banal, tant la critique de la société de consommation est un thème récurrent dans l'art contemporain.

Le fim de Christian Marclay est au sens plein du terme une œuvre fascinante. Le son rugissant m'agresse les oreilles avant même d'entrer dans la salle de projection, et je ressens une sorte d'appréhension. J'entre à peu près au milieu du film, et je ne discerne pas tout de suite que l'objet brinqueballé sur un sol poussiéreux est une guitare. Lorsque mon œil décode enfin, j'envisage de sortir avant la fin : quel intérêt que de suivre ce parcours cahotique au bout d'une ficelle ? Je reste néanmoins jusqu'à la fin, comme scotchée devant l'écran. J'ai mal pour cette pauvre Fender hurlant ses dernières notes via l'ampli installé à l'arrière du pick-up qui la traîne derrière lui. Le film de Christoph Draeger, projeté au milieu d'une installation, produit exactement le même effet. Toute cette violence mise en scène m'inquiète et m'afflige. C'est sans doute l'effet recherché...

Heureusement, il y a une œuvre jubilatoire, une de celles qui me réjouissent vraiment l'œil : ce sont les tables-miroirs et leurs objets de verre soufflé de Josiah McElheny. Mais laissons parler les images... même si elles peinent à rendre vraiment compte de ce que l'on voit lorsqu'on est dans la salle...







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